vendredi 21 mars 2008

Direction le centre de la Turquie











Atteindre Istanbul. Le voyage prend alors son sens. J’ai l’impression qu’il va commencer véritablement à partir d’ici. Les portes de l’Orient sont là et nous les franchissons. Au loin, l’Asie Centrale, la route de la Soie et des noms comme Boucara, Samarcande… Pour l’instant, la ville d’Istanbul nous révèle tous ses joyaux qui se parent de lumières scintillantes dans la nuit étoilée. Flâner dans les rues le soir venu. Se laisser porter par cette ambiance.
Il va falloir la quitter pour reprendre la route. Direction la mer Noire pour s’approcher de sa côte, aller tremper le bout d’un orteil. Nous passons dans une région où la culture de noisetiers est la principale activité, premier producteur mondial ! Des petits villages çà et là, tout de bois et de briques roses. C’est le début du « printemps », le temps des semences. Les femmes sont dans les champs, les hommes sur leur tracteur. Bivouac pas loin de la mer Noire. Il fait bon ce soir. Petit feu de camp. Sentir l’odeur du bois qui brûle, souvenirs de bivouacs en Afrique
.
Direction Ankara, la capitale. Ce matin, il fait beau et chaud. C’est un bonheur. Plus on s’approche de la capitale, plus le paysage change. Des étendues de terres cultivées sans aucun arbre. Ciel qui devient menaçant. Le vent se lève, signe de pluie ! Arrivés à Ankara pour essayer de faire établir deux visas : pour la Mongolie et pour le Kirghistan. La ville est sombre, sans grand intérêt. Nous repartons finalement. Il se met à pleuvoir. Beaucoup de vent. Le ciel est une vraie chappe noire sur nos têtes. Bivouac derrière des collines pour s’abriter du vent violent. Au matin, nous sommes réveillés par une personne qui frappe au carreau. Comment sait-il qu’on est là ? Il nous explique qu’il est le propriétaire du restaurant qui se trouve plus loin le long de la route, le Salt Lake. Il nous propose de venir boire un thé, tchai. Il nous montre un endroit, une source captée pour remplir les jerricanes. Une fois tout remballé, nous allons boire un thé. Je crois qu’il est tout content de nous montrer son restaurant tout fraîchement terminé !
Nous longeons le lac salé. Les couleurs, le paysage, tout nous fait rappeler l’Altiplano en Bolivie. Des lagunes vertes, roses, le Salar d’Uyuni, la Laguna Verde, la Laguna Colorada, la Cordillère…







Anatolie. Région centrale de la Turquie. C’est la région aussi de la Cappadoce. Nous faisons étape à Avanos pour deux ou trois jours.

Cités souterraines, villages et églises troglodytiques, des cheminées de fées, tel est le paysage de la Cappadoce, paysage lunaire… Région d’histoires aussi. Au fil des siècles, des civilisations se sont succédées : Hittite, Romaine, Grecque, Seljoukide, laissant chacune leur empreinte… Rencontre avec un couple de français passionnés par cette région. Président d’une association qui tente de préserver des sites ou des monuments remarquables afin qu’ils soient classés au patrimoine mondial de l’Unesco et à la recherche de financements pour leurs restaurations. Leur site : http://perso.wanadoo.fr/amis-cappadoce
Rencontre aussi avec un couple d’allemands. Ils voyagent en 4x4 et sont partis depuis décembre. Font des reportages pour des randos en V.T.T. Les vendent pour des magazines spécialisés. Ils continuent leur voyage par l’Iran, le Pakistan et ce jusqu’au Népal. Puis Amérique du Sud… Bivouac d’une nuit avec eux au milieu des cheminées de fée. Leur site internet : www.picmik.com

Autre vue, autre vision de la Turquie. Des montagnes, des sommets encore enneigés. Elle continue de nous surprendre...

Aux portes de l'Orient, Istanbul

Vendredi 21 mars, nous approchons de la frontière turque. Contrôle des passeports. Poursuite de la route pour arriver à Istanbul.


Ville carrefour, rencontres de différentes cultures. Ville d’échanges, de commerce depuis toujours. Bysance, Constantinople et maintenant Istanbul. A quoi ressemble-t-elle ? En prononçant son nom, elle nous fait déjà rêver. Elle évoque l’Orient, les épices, la soie, les bazars, les voyages. Havre de repos et de paix pour celui qui arrive de part les mers ou de part les terres.



Nous trouvons une guesthouse dans le cœur de la cité historique, la Corne d’Or, le quartier de Sultanahmet. Le Land, quant à lui, a trouvé un lieu de repos dans un parking gardé tout proche. Hassan est le gardien. Personne sympa. Il adore le français et il n’hésite pas à nous « enseigner » les rudiments du turc. Certains mots sont vitaux : pain-ekmek, manger-yemek, boire-içmek.
Une fois les sacs posés, nous partons déambuler dans les rues. Elle grouille de vie. Fourmillement d’hommes et de femmes de tout horizon. Port du voile ou non, chacun se respecte dans son rapport à la religion. Elle est la tolérance même.











Visite du quartier historique : l’église Sainte Sophie devenue une mosquée et maintenant un musée, la Mosquée de Sultanahmet ou mosquée bleue (il faut se voiler pour pouvoir entrer), le palais de Topkapi, le Grand Bazar et ses ruelles dédiées aux échoppes de tout genre (argenterie, tapis, sacs, vêtements…), le Bosphore, canal naturel qui relie la Mer Noire à la Méditerranée avec une croisière en bateau.









Côté culinaire, nos papilles sont en effervescence. C’est une abondance de nourriture qui s’offre devant nous. Börek, soupe de lentille ou chorba, pâtisseries diverses comme le helva. On ne peut pas tout citer tellement elle est variée.

Ne pas oublier de parler du muzzin. Il nous réveille à 5 h tous les matins. C’est le premier appel de la prière. Son chant est doux et nous berce le temps d’ouvrir un œil puis de se rendormir. Sonorité de l’orient musulman.


Le long de la mer Adriatique



Après un passage éclair à la frontière de la Bosnie, nous rentrons à nouveau en Croatie. Direction Dubrovnic. La vieille ville nous offre son joyau d’architecture, cernée de ses remparts. Clichés et nous repartons



Passage de la frontière du Montenegro. Contrôle des passeports. Cette fois, on nous demande la carte grise et l’assurance du véhicule. Coup de tampon sur nos passeports. Le Montenegro donne la sensation d’un pays en plein développement. Beaucoup de travaux, de constructions en cours. On ressent comme un entrain, une envie d’avancer. La route longe la côte. Des églises émergent çà et là de villages érigés sur des promontoires au bout de la côte.


Nous prenons un ferry pour traverser un bout d’un bras de mer intérieure. Traversée sympa, brève. En moins de dix minutes, on se retrouve sur l’autre rive gagnant ainsi une heure de route sinueuse.









Bivouac sous les oliviers à côté d’une jolie église. Nous avons demandé de pouvoir s’installer aux gardiens de ce joli lieu. En pleine nuit, 4 coups de révolver qui nous sortent de notre profond sommeil !!! Peut-être un voleur de poules, un ours !!! On ne saura jamais la fin de cette histoire...
Ce matin, le ciel est nuageux. Il se met à pleuvoir. Pour atteindre la frontière albanaise, nous prenons une déviation par une route de montagne sinueuse. Beaucoup de brouillard. Arrivée au poste frontière. Tout est gris ici. Nous devons nous acquitter de 20 €, une sorte de taxe de séjour. Tiens, tiens ! Pas un sourire. Tout est froid, le temps et même les gens, je crois. Au bout de 2 km, des ordures jonchent les routes, les maisons, les ruisseaux. Le paysage est une poubelle à ciel ouvert. Comment peut-on vivre ainsi ! On sent encore un pays en « guerre ». Des bunkers font partie du paysage comme de gros champignons qui émergent de la terre. Que la guerre est moche et sale ! On ressent encore les blessures de la guerre faites aux hommes, à la nature. Il va falloir du temps pour effacer tout cela. Le soir approchant, nous cherchons un coin de bivouac. Impossible de trouver un petit bout de terre, coincés entre le lac et la montagne. Finalement, on se rabat sur un petit hotel pour la nuit. Souper dans la chambre avec l’installation du réchaud à gaz. Il fait froid dehors. Ciel bas. Il pleut.

Il est 5 heures. Le jour se lève. Il est trop tôt pour se lever. Je me rendors. Ce matin, le ciel est toujours aussi sombre. Le froid persiste. Nous avons hâte de quitter l’Albanie. Passage de la frontière pour la Grèce. En quittant le pays, un policier est étonné de notre présence pour faire du tourisme. En effet, l’Albanie n’est pas une destination à la « mode ». C’est un passage « obligé » pour la suite du voyage. Arrivée en Grèce. Le douanier nous accueille avec un large sourire et nous souhaite la bienvenue. Le ton est différent. Nord de la Grèce, temps froid. Il y a encore de la neige ici. Altitude 2000 mètres environ. Une station de ski. Oui, oui, il y a des montagnes en Grèce. La route sinue et descend dans la plaine. L’horizon se dégage enfin. Halte en ville. Bruno insiste pour manger un kebab. Conversation avec nos voisins de table. On parle de la France, de stars célèbres, de chanteurs, de la côte d’azur. On reprend la route. Nous nous rapprochons de la mer. Il fait plus doux. Ce soir, bivouac au bord de la mer. De l’intérieur du Land, assise en train d’écrire, vue sur la mer, le large. Seulement le bruit des vagues qui viennent s’échouer sur la plage. Pensée pour vous tous…










Remerciements

Dans la hâte du départ, nous tenons à remercier le garage et surtout la personne qui a bien voulu faire quelques réparations sur le Land au dernier moment. Il s'agit de Mr Valery Durin, spécialiste 4x4 à St Rémy en Rollat. Nous avons ainsi pu récupérer le Land dès le mardi 11, veille de notre second départ ainsi que le prêt de nouvelles pièces de rechange.

lundi 17 mars 2008

Dimanche 16 mars


Nous continuons la route côtière. A chaque fois, c'est un petit bonheur. Des coins de paradis. Nous croisons des femmes tenant à leur main un bout de rameau d'olivier. Je crois que c'est le dimanche des rameaux. Les femmes vont à la messe. Quant aux hommes, certains se retrouvent au bistrot, d'autres jouent à la pétanque. Nous bivouaquons une dernière fois en Croatie. Demain, nous passons la frontière de la Bosnie sur quelques kilomètres puis la frontière du Montenegro.


Samedi 15 mars




Nous approchons de la frontiere slovene. Passage de la frontiere. Controle des passeports. A peine un au revoir. On remballe nos papiers. Slovenie, terre ou les ours vivent encore en liberte. Les paysages contrastent avec celui de l Italie. Des immensites de forets, de collines. La nature a conserve ses droits et l homme est plutot a son service. Apres quelques kilometres, passage de la frontiere croate. Nous suivons la route cotiere. Elle est dechiree. Des petites criques, une eau bleue turquoise, des petits ports avec leurs barques. On en prend plein les yeux. On ne se lasse pas. La route sinue tout le long de la mer adriatique. On se sent bien. Il fait chaud. Bivouac dans un camping, histoire de prendre une bonne douche chaude. Vue sur la mer. Premier repas pris dehors au feu d une lampe a gaz. Des pecheurs embarques dans leurs barques viennent relever leurs filets juste devant nous. Elles glissent presque en silence. Clapotis de l eau.




Vendredi 14 mars

Il y a une fuite au boitier de direction depuis hier. Nous nous arrêtons au premier village chez un garagiste trés sympa. En une heure de temps, il nous répare tout cela à coup de "Teflon" (utilisé en plomberie !). Selon lui, cela tiendra jusqu'en Mongolie. On veut bien le croire - Gracié -.

jeudi 13 mars




Passage de la frontiere pour l Italie par le tunnel du Frejus. Grand ciel bleu. Beaucoup de circulation, beaucoup de camions. Il faut suivre la route. La plaine du Po est banale. Beaucoup de cultures. Pas de forets. De grosses fermes, type collectivite sont encore en activite. Bivouac au bord du Lago di Garda. Un autre visage de l Italie. Belles demeures, beaux parcs. On trouve une toute petite place au bord de l eau pour le bivouac. Tranquillite. Loin de ces routes, de ces autoroutes qui happent chacun dans un tourbillon de folie. Nous sommes lessives par la route et tout le stress d avant.

Mercredi 12 mars

Premier bivouac en France au lac d Aiguebelette en Savoie. Il fait froid et tres humide aussi. Nous retrouvons les moments du bivouac : installer l interieur du Land en mode cuisine pour pouvoir manger puis transformation en chambre de nuit. Tout n est que reconfort : la chaleur, la couette qui craque, le duvet moelleux. On se glisse dans les draps et la Morphee apparait...

mercredi 12 mars 2008

Enfin le départ







Cette fois, c'est bon. Le land est prêt, nous aussi. A Brout-Vernet, le ciel est bleu avec du vent comme là-bas, j'imagine.



Alors, pour vous mettre en haleine, quelques photos du départ "2". Les autres photos conservez les, elles sont collection maintenant.

mardi 11 mars 2008

Dernière soirée

Le vent se lève. Quelque chose se prépare. C'est l'appel du départ. Nous nous sentons cette fois plus légers avec cette profonde envie qui nous pousse à partir enfin. C'est comme un vent de liberté qui nous envahit, nous fait frissonner. Une joie intérieure qui ne peut se dire...
Demain, en route. Direction plein Est. Première frontière, l'Italie.

dimanche 9 mars 2008

Avant le grand départ

Nous avons déchargé le Land 109 pour tout réinstaller dans le Land 110. Quant à la galerie, il a fallu faire appel aux copains pour la passer de l'un à l'autre. Les 4 roues ont été démontées puis remontées. Dès demain, notre engin part chez le garagiste pour deux réparations. Ce temps supplémentaire nous permet de peaufiner les derniers préparatifs car la semaine dernière a été éprouvante par le rythme. Le choix d'avoir changé de véhicule se révèle être une source d'apaisement. Nous sommes plus sereins pour la suite du voyage. Nous nous sentons cette fois prêts, les yeux ouverts au monde. Ce qui reste essentiel dans notre périple, c'est d'aller jusqu'en Mongolie. Ensuite, peu importe le véhicule quelque part. Ce n'est pas l'exploit mécanique mais ce que nous allons vivre, éprouver, ressentir durant cette longue route juqu'au ciel bleu de Mongolie qui est le coeur de notre périple.

"Comprenant le monde comme un livre savant,

le sentant comme un chant d'amour,

s'en étonnant comme un enfant ,

Vivre..."

Nazim Hikmet

vendredi 7 mars 2008

Faux départ

Après plus de 400 km pour sa première journée, le Land montre des signes de faiblesse. Il est très bas sur l'arrière malgré des lames neuves qui ne paraissent pas suffisamment résistantes pour un tel poids. On se rend compte à la moindre côte qu'il s'essoufle. Plus d'énergie du moteur. Puis ce matin, les freins paraissent durs. C'est sûrement l'assistance de freinage qui vient de lâcher. Il fuit de plus en plus au niveau du moteur. Moment de réflexion. Que fait-on ? Soit on continue ainsi avec le risque que le moteur nous lâche à n'importe quel moment. Soit on retourne à la maison et on embarque dans le Land plus récent. En effet, nous avons mal évalué le vieux Land pensant qu'il allait parcourir cette longue distance. Il est trop faible pour avaler tout ce nombre de kilomètres.
Décision difficile à prendre en ce 2° jour. Il faut entendre la voix de la sagesse. Alors, nous prenons le chemin de la maison. Demain, on déménage toute l'installation pour la mettre dans le Land 110 (c'est un Land plus récent et donc plus puissant). Dès lundi, l'engin part chez le garagiste pour une révision et changer une partie du pot d'échappement, mettre une nouvelle boîte pour la direction assistée (elle fuit). Dès que tout est prêt, nous repartons plus confiants quelque part même si le risque existe toujours. Cela fait partie de tout ce qu'on entreprend dans sa vie...
Alors bientôt prêts pour un nouveau départ.
"Celui qui n'a pas vu la joie d'hier, verra celle de demain"
Proverbe africain

jeudi 6 mars 2008

Le vent du départ

Jeudi 06 mars 08

Je pars. Direction l'Est
Je ne sais où cela me mènera
Si, jusqu'en Mongolie par les routes du monde
Pour m'approcher au plus près
de cette terre, de ces hommes, de moi-même
Chacun cherche son chemin
Celui-là est le mien...

mercredi 5 mars 2008

J -1

Il se fait tard. La journée est passée très très vite. On est presque prêt. Bruno termine de préparer ses affaires. Quant à moi, il me reste de la paperasse à terminer. Tout va très vite comme un tourbillon de vie... De la joie et de l'appréhension se mêlent...

mardi 4 mars 2008

Bientôt le jour J

Le temps presse et nous courons un peu partout. Il faut rassembler les affaires et commencer à les installer dans le Land.









Dehors, il neige ! Sentiment d'étrangeté entre ce qui se trame à l'extérieur et ce chamboulement qui commence à émerger au fond de moi...

lundi 3 mars 2008

Derniers préparatifs

Plus que trois jours à finir de préparer le Land, rassembler ses affaires personnelles, l'appareil photo, la caméra, les pellicules, la pharmacie qui est conséquente, toute la paperasse, livrets et carnets, les bouquins nombreux, de l'argent liquide (des euros et des dollars sous pochette plastique et disséminés dans le Land, surtout se rappeler ensuite des cachettes! ), un peu de nourriture et aussi le panier surprise offert (au cas ou on se retrouve bloqué au milieu de nulle part), les bidouilles et surtout ne rien oublier d'essentiel. Emporter un truc que l'on aime. Pour moi, ce sera mon foulard que je porte tout le temps. Il me rassure.
Le Land est presque prêt. Bruno a remonté toute la partie de l'habitacle avec des remaniements de dernière minute. Il sera terminé demain. Des photos sont prévues pour vous donner une idée de notre petit espace de vie pendant ces six mois. J'ai hâte de passer ma première nuit. C'est un vrai bonheur de pouvoir renouer avec ce mode de vie nomade qu'on aime.