Kirghizstan, pays surprenant… Les Kirghizes font dériver leur nom de Kyck Kyz (40 filles). Cela renvoie à la légende des quarante mères qui sont à l’origine des différents clans.
Etape à la ville frontière de Osh réputée pour son bazar où se côtoient Kirghizes, Ouzbeks et Russes. C’est dimanche matin. Le bazar se remplit. Noir de monde. Nous déambulons dans les allées. Coin des légumes, des fruits puis celui de la viande, des épices et des féculents, vendeuses de pain… Hommes et femmes viennent vendre ou acheter. Les hommes Kirghizes se distinguent par leurs chapeaux de feutre blanc et faisant penser à une pagode, appelés Ak Kalpak. Les femmes ne portent plus la coiffe traditionnelle faite d’un énorme turban blanc à l’étoffe très fine qui passe ensuite sous le menton. Elles sont simplement coiffées d’un voile qu’elles nouent ensuite derrière la tête. Le cœur de la ville est ici…
Puis, route en direction du Lac Song-Köl. Dès les premiers kilomètres, changement de paysages.
Les vallées sont de plus en plus belles. Début de l’été. Temps des Jailoo ou pâturage d’été. Les bergers à cheval, Chabanas, montent leurs troupeaux de moutons, de vaches, de chevaux. Temps de la transhumance. Au volant de leurs vieux camions russes, d’autres arrivent chargés de tout le matériel que compose la yourte. Ici, elle est appelée bosuy. Elle est faite entièrement de plusieurs couches de feutre. Elle se différencie par leurs perches rayonnantes qui sont
courbée à l’extrémité basse. De vallée en vallée, les bosuy ponctuent le paysage. Toute une vie en montagne que l’on découvre. Quittons le goudron et prenons la piste. Toujours le même paysage, yourtes, herbe verte rase, sommets enneigés. Arrivée au Lac Song-Köl perché à plus de 3 000 mètres. Il est encore au trois quart gelé et tout autour de verts pâturages. Encore les traces laissées par les yourtes de l’an passé. Attendre la fonte des neiges pour monter les campements. Maintenant, quelques yourtes sont montées. D’ici la fin du mois, toute la région du lac va s’animer. Il fait froid. Ce soir, 5° dehors. On ressort la couette. Ici, sentiment d’immensité. Plénitude. Etre dans un coin du bout du monde. La nature s’offre à nous. Respirer profondément. S’enivrer de cet air là… Quelques marmottes pointent le bout de leur « nez ». Difficile de les approcher. Elles sont farouches…
Nous replions notre campement. Redescendons dans la vallée. Direction le Lac Issyk-Kul et les Tian Shan, les fameux « Monts Célestes ».