vendredi 30 mai 2008

Le Kirghizstan, le lac Song-Köl.









Passage de frontière sans soucis. Un douanier nous chante du « Voyage, Voyage » de Desireless et va jusqu’à nous faire les grimaces de l’acteur Louis de Funès. Il nous interroge aussi tout en mimant ces questions : armes, drogues, ecstasy… et prévalant l’air pur de son pays bien meilleur que tout…
Kirghizstan, pays surprenant… Les Kirghizes font dériver leur nom de Kyck Kyz (40 filles). Cela renvoie à la légende des quarante mères qui sont à l’origine des différents clans.
Etape à la ville frontière de Osh réputée pour son bazar où se côtoient Kirghizes, Ouzbeks et Russes. C’est dimanche matin. Le bazar se remplit. Noir de monde. Nous déambulons dans les allées. Coin des légumes, des fruits puis celui de la viande, des épices et des féculents, vendeuses de pain… Hommes et femmes viennent vendre ou acheter. Les hommes Kirghizes se distinguent par leurs chapeaux de feutre blanc et faisant penser à une pagode, appelés Ak Kalpak. Les femmes ne portent plus la coiffe traditionnelle faite d’un énorme turban blanc à l’étoffe très fine qui passe ensuite sous le menton. Elles sont simplement coiffées d’un voile qu’elles nouent ensuite derrière la tête. Le cœur de la ville est ici…
Puis, route en direction du Lac Song-Köl. Dès les premiers kilomètres, changement de paysages.
Tout paraît éclatant. Nous sommes captés tout de suite. On adore…Partout des hommes à cheval. Peu de voitures. Des troupeaux de chevaux en liberté nous coupent la route. Le pays est formé essentiellement de montagnes, de glaciers, de lacs d’altitude au bleu profond... La route serpente. Le climat change. La température baisse. Des montagnes s’élèvent érigeant leurs pointes dans le bleu du ciel. Sommets blancs de neige.
Les vallées sont de plus en plus belles. Début de l’été. Temps des Jailoo ou pâturage d’été. Les bergers à cheval, Chabanas, montent leurs troupeaux de moutons, de vaches, de chevaux. Temps de la transhumance. Au volant de leurs vieux camions russes, d’autres arrivent chargés de tout le matériel que compose la yourte. Ici, elle est appelée bosuy. Elle est faite entièrement de plusieurs couches de feutre. Elle se différencie par leurs perches rayonnantes qui sont

courbée à l’extrémité basse. De vallée en vallée, les bosuy ponctuent le paysage. Toute une vie en montagne que l’on découvre. Quittons le goudron et prenons la piste. Toujours le même paysage, yourtes, herbe verte rase, sommets enneigés. Arrivée au Lac Song-Köl perché à plus de 3 000 mètres. Il est encore au trois quart gelé et tout autour de verts pâturages. Encore les traces laissées par les yourtes de l’an passé. Attendre la fonte des neiges pour monter les campements. Maintenant, quelques yourtes sont montées. D’ici la fin du mois, toute la région du lac va s’animer. Il fait froid. Ce soir, 5° dehors. On ressort la couette. Ici, sentiment d’immensité. Plénitude. Etre dans un coin du bout du monde. La nature s’offre à nous. Respirer profondément. S’enivrer de cet air là… Quelques marmottes pointent le bout de leur « nez ». Difficile de les approcher. Elles sont farouches…
Nous replions notre campement. Redescendons dans la vallée. Direction le Lac Issyk-Kul et les Tian Shan, les fameux « Monts Célestes ».

mercredi 21 mai 2008

Vallée du Ferghana


Vaste plaine de plus de 300 km. Entourée de hautes montagnes que sont les chaînes du Tian Shan au nord et le Pamir au Sud.
Région où l’on produit des fruits (fraises, cerises, abricots, pommes), du blé et surtout du coton ainsi qu’une activité d’élevage de vers à soie. C’est la région la plus peuplée aussi car elle offre une terre très fertile. Difficile ce soir de trouver un bivouac. Partout des maisons, des champs cultivés. Finalement, un petit chemin s’ouvre à nous entre deux champs. Nous nous installons. Un homme arrive à vélo. Nous essayons de comprendre ce qu’il nous dit (difficile le Russe…). Il veut que l’on aille ailleurs et nous montre du doigt un coin un peu plus loin. Nous replions et le suivons. Il nous amène à une maison avec une cour et nous propose de rester ici. Installation du bivouac. Puis discussion à plusieurs autour d’un tchaï (thé) dans la maison qui est en fait la ferme collective. Parmi les hommes, un seul parle très bien l’anglais. Il a été professeur. Il nous explique qu’ils sont cinq fermiers à travailler produisant du blé et du coton essentiellement.
Le lendemain, nous avons rendez-vous à 7 heures pour prendre le petit-déjeuner chez notre « professeur ». Prenons le thé dans sa cour, assis sur leur grand lit. Le soleil est là aussi. Sur la table, thé, café, pain, œufs durs, miel et abricots. On se régale. Discussion. Envie de voir des gens qui élèvent des vers à soie. Et nous voilà partis dans les ruelles. Arrêt à une maison. Nous pénétrons dans la cour. Des femmes sont à l’ouvrage. Elles nettoient les cocons qui seront ensuite vendus. Nous montrent dans une pièce leur élevage. Les vers sont dans une panière et ne cessent de se « goinfrer » de feuilles de mûriers, plus de 3 kg de feuilles pour 20 g de vers. Ces femmes sont toutes fières de nous montrer leur travail. De la plus jeune à la plus âgée, chacune est à sa tâche et a sa place…
Etape à Margilan où nous visitons une fabrique de soie. La ville était une étape importante sur la route de la Soie. Ensuite, il fallait franchir la montagne du Pamir et atteindre Kachgar en Chine. Ils emploient encore la méthode traditionnelle. Des hommes, des femmes ont chacun leur travail respectif, de la cuisson des cocons au filage en passant par les teintures puis le tissage. L’Ouzbekistan est le troisième producteur mondial. Achat d’un morceau de soie. Impossible de repartir sans…
Nous repartons nous approchant de la frontière avec le Kirghizstan laissant derrière nous un pays d’une richesse infinie, un passé, une histoire qui donne envie d’en savoir davantage et des trésors d’architecture…
Que sera le Kirghizstan…


Tachkent, étape capitale !





Ville cosmopolite. Ville très verte qui compte plusieurs parcs. Les nombreux arbres permettent d’avoir de l’ombre pouvant ainsi s’abriter du soleil de plomb.
Etape incontournable afin d’établir nos visas pour le Kirghizstan et la Russie. Moment fatidique. Obtenir le visa russe est complexe. Nécessité de présenter des invitations officielles, des confirmations de séjours en hôtel. Nous avons reçu nos invitations par email. Sauf qu’ils exigent les originaux. Nous réussissons à nous faire envoyer ces documents à l’Ambassade de France. Dès notre arrivée, nous nous présentons à l’Ambassade. Et là, mystère. Ils ne retrouvent pas le courrier qui est bien arrivé depuis le 07 mai. La secrétaire est embarrassée. Nous, un peu agacés tout de même. Il faut revenir cet après-midi. Il est 13 heures. C’est l’heure du déjeuner ici. Retour à 14h30. La secrétaire a fait le tour de tous les services. Il ne lui reste qu’un seul, celui des visas. Une demi-heure après, elle revient avec notre courrier. Ouf !
Visa pour le Kirghizstan. Déposons notre demande ce matin. Nous retournons à 16 heures pour obtenir le visa. Et voilà. Quoi de plus simple ! Visa pour la Russie. Arrivons devant l’Ambassade. Plus de cent personnes attendent. Nous arrivons à passer en tentant de nous expliquer avec quelques mots russes. Nous arrivons à rentrer dans l’enceinte. Et là, je sens déjà que les éléments extérieurs sont très peu encourageants. Un homme derrière sa vitre nous demande d’ouvrir nos sacs. Il me foudroie du regard ! Il me montre ensuite de son bras tendu la direction. Franchir une porte « presque blindée » qu’il ouvre en appuyant de sa tour. Nous sommes comme jetés dans la cage aux fauves. Nous nous retrouvons au milieu d’une petite cour. Des portes, un escalier. Où allez ? Personne. Finalement, nous prenons l’escalier et arrivons devant une multitude de petits bureaux vitrés. Lequel ? Quelqu’un finit par nous indiquer le bon endroit. Nous présentons nos passeports et nos documents nécessaires. Et là, la jeune femme nous annonce que ce n’est pas possible. Sueur froide ! Elle ne peut établir de visa pour trois mois comme nous le demandons car nous n’avons pas de visa de TROIS mois pour l’Ouzbekistan ! On croit rêver. Nous demandons des explications. Somme reçus par une autre personne dans un tout petit bureau. Il nous tient les mêmes propos. Ce serait une nouvelle Loi depuis deux mois. Je demande les raisons. Impossible de nous expliquer. C’est ainsi et pas autrement. Alors, comme nous avons un visa d’un mois, nous demandons un visa d’un mois. Même réponse : Niet. Seule possibilité qui nous reste, faire un visa de transit valable 10 jours pour rentrer en Mongolie. Sauf que nous n’avons pas encore de visa pour la Mongolie… Donc impossible. Et pour le retour, un visa de transit aussi de 10 jours pour traverser la Russie du Lac Baïkal à l’Ukraine !!! Soit dit, irréalisable ! Reprenons tous nos papiers et quittons cet « enfer » administratif… Reste deux possibilités pour résoudre ces formalités soit à Bichkek au Kirghizstan ou bien à Alma-Aty au Kazakhstan. Inch’allah…
Profitons quand même de cette étape, pour ma part, faire un peu de lessive, écrire, ranger et nettoyer le Land. Quant à Bruno, c’est la partie mécanique. Tchek-up du Land. Vidange moteur, changement de tous les filtres et diverses petites bidouilles…

samedi 17 mai 2008

Shahrisabz, la « ville verte ».




Direction le Sud, Shahrisabz la ville natale de Timour (Tamerlan) et les monts Hoor. Il fit construire un palais grandiose, l’Ak Saraï ou palais blanc. Cela dura plus de vingt ans. A peine terminé, le palais commençait à se détériorer. Il ne reste aujourd’hui qu’un immense portail d’une hauteur de plus de 30 mètres. La ville a conservé aussi un caravansérail, plusieurs mosquées, une madrasa. Après avoir acheté une carte de la région, nous nous enfonçons plus dans la montagne pour une randonnée dans les gorges de Zarmas. Bivouac dans la montagne. Nous entoure de nombreux noyers. Au loin, on aperçoit les villages accrochés aux pentes, les terres cultivées.
Cherchant le village de Tatar, nous demandons notre chemin à deux hommes. Tout le monde a les yeux rivés sur le Land Rover. Finalement, nous sommes invités à boire le thé dans une famille. Nous nous installons dans la pièce réservée aux repas. On est bien. Il fait frais. Dehors, la chaleur est écrasante. Accueillis par la maîtresse de maison. Elle est toute ravie de nous ouvrir sa maison. Fière de nous dire qu’elle a dix enfants, huit filles et deux garçons. Nous prenons place autour de la table. Thé et une profusion de nourriture, frites, viande, fromage blanc, beignets… nous sont offerts. Il n’est que 10 heures ! Nous dégustons tout cela bien que le petit-déjeuner ne soit pas si loin. Beaucoup de questions nous sont posées, sur notre voyage, notre parcours, notre vie aussi. Il est déjà midi et nous sommes si bien. Il faut partir. Se dire au revoir. Se quitter.
Nous trouvons enfin le chemin qui part dans les gorges. Au bout de celles-ci se trouve le village de Zarmas. Femmes et hommes mettent trois heures pour le rejoindre. Nous irons jusqu’à la cascade au bout de deux heures de marche sous un soleil de plomb. Deux hommes du village font le chemin avec nous. Nous nous quittons à la cascade. Ils nous prennent en photo. C’est bien, je trouve. Même le Land est souvent sujet de photo. En effet, ils ne connaissent pas ce véhicule. Tous les yeux sont rivés sur lui lors de notre passage. Il arrive même qu’ils veulent poser devant. Ou alors, ils nous doublent et restent à notre hauteur. Puis, nous voyons quatre têtes tournées vers nous et personne ne regarde la route ! Et là, nous avons droit au pouce levé pour dire « génial »…
Nous reprenons la route pour Tachkent. Bivouac à nouveau parmi les champs et les montagnes. Au matin, deux jeunes hommes dont un à cheval viennent nous voir. On se salue. Ce sont des bergers. Ils repartent vers leurs troupeaux. Nous continuons notre chemin…

mercredi 14 mai 2008

Samarkand, cité impériale.







Entre Boukhara et Samarkand, une petite ville Nurata au pied des montagnes. Nous bivouaquons parmi les troupeaux de vaches et de moutons. Les bergers sont à cheval. Steppe immense. Un avant-goût de la Mongolie. Le soleil couchant illumine la plaine de couleurs douces et chaudes. Couleurs du soir. Sentiment de quiétude, d’une communion avec la nature.
La route traverse des villages animés. Les enfants, vêtus de leur costume, se rendent à l’école. Les hommes et les femmes partent aux champs. C’est le temps de la culture. D’autres ont déjà ouvert leurs échoppes le long de la route. On trouve de tout à tout moment.
Nous approchons de Samarkand. Arrivons par la ville nouvelle. Trouvons un hébergement dans une jolie Guesthouse. Halte de quelques jours.
Problème de GPS. La prise pour rentrer les données est cassée. Il faut trouver un moyen pour le réparer car nous en aurons surtout besoin en Mongolie. Bruno démonte « l’engin ». Trouver la pièce cassée pour la remplacer. Course dans la ville pour trouver un magasin. En fait, Bruno trouve la pièce chez un réparateur de portables. « Engin » remonté. Moment de frisson…Super, ça marche !!

Samarkand ne ressemble à aucune autre. Ici, les imposants monuments sont disséminés dans toute la ville. Le Gour Emir. Le Registan qui comporte trois madrasas autour d’une place, la madrasa Oulough Begh, la madrasa Chir Dor et la madrasa Tilla Kan, ensemble considéré comme le plus beau de l’Asie Centrale. La mosquée Bibi Khanum. L’ensemble Khodja Abd-i-Daroum. L’observatoire d’Oulough Begh, enfin ce qu’il en reste.
Etre là tout simplement. Contemplatifs, admiratifs. Eclats dans le ciel bleu de ces dômes bleus. Que dire d’autre. Les mots me manquent. S’imaginer la vie d’avant, le brouhaha des caravanes, les chevaux, les chameaux qui blatèrent. Les marchandises de toute part : épices, soie, or, argent, encens… Samarkand a cons
ervé cette authenticité. Les monuments sont à peine restaurés les rendant plus vrais comme si le temps ne s’était pas écoulé. On pourrait presque voir s’approcher, toucher cette vie d’avant. Relire Samarcande d’Amin Maalouf. Lire les récits des grands voyageurs comme Marco Polo, Ibn Battuta.
Samarkand, cité légendaire sur la Route de la Soie. Elle est le carrefour des axes nord-sud et est-ouest. Rencontre de peuples différents. Fondée sur la colline d’Afrosiab. Elle devient une ville musulmane au septième siècle. Les temples sont alors transformés en mosquée. Les échanges commerciaux reprennent.
Elle aussi va subir la violence des troupes de Gengis Khan en 1220. Pillée et ravagée. Il n’en fait rien d’autre. Elle devient la capitale d’un immense empire dès lors que Tamerlan s’en empare en 1360. Il fait venir les plus prestigieux architectes et fait construire de magnifiques monuments. Elle devient aussi un haut lieu où les savants viennent se réunir. Autre personnage célèbre, Oulough Begh, petit-fils de Tamerlan. Il fait construire une madrasa, la madrasa Oulough Begh vers 141O. Elle devient la plus grande université d’Asie Centrale. Ici était enseigné le Coran mais aussi l’astronomie, les mathématiques, la philosophie et la littérature. C’est grâce à cet homme lui-même mathématicien, poète, astronome et homme politique, que cette ouverture vers des connaissances autres que religieuses put se faire. Il fut assassiné en 1449 par son propre fils.

Dernier jour à Samarkand. La nuit tombe sur le Registan. L’obscurité se fait peu à peu recouvrant de son manteau noir le palais.
Aller au marché et faire ses courses est un vrai régal. Nous nous empiffrons de fraises et de cerises. Le bazar est un fourmillement d’hommes et de femmes. On vient acheter ses légumes, ses fruits, son pain, sa viande, ses œufs, son fromage blanc (ils en mangent énormément). Le bazar est le cœur de la ville, le cœur de la vie. Les jeunes femmes se font belles. Les hommes les regardent. Jeu de séduction.

jeudi 8 mai 2008

Boukhara, ville sainte et commerçante.





Autre étape sur la Route de la Soie, Boukhara. Elle devint un centre culturel et religieux le plus important de l’Asie Centrale. Et aussi le passage « obligé » des caravanes de marchandises. Elle a aussi connu les assauts de la horde de Gengis Khan. Il déclara dans la grande Mosquée, une fois monté en chaire : « Je suis le châtiment de Dieu pour vos péchés ». Reconstruite puis à nouveau détruite par Timour Lang, plus connu sous le nom de Tamerlan ou « Timour le boiteux » car blessé au genou gauche.
De Khiva à Boukhara, la route traverse le désert. C’est le désert rouge, le Kysyl Kum. Il fait une chaleur torride dans le Land. Route en mauvaise état. Faire attention aux nids de poule. Et éviter les nombreuses tortues qui tentent de traverser la route sans se faire écraser.
Arrivée à Boukhara où se tient la fête de la Soie et des Epices. Des chants, des danses. Beaucoup de touristes, surtout des français. Cela nous effraie un peu. Enfin, nous touchons notre rêve.

La ville s’ouvre à nous, laissant entrevoir ses trésors d’architecture. Des madrasas ou collège d’enseignement religieux. La madrasa Mir-i-Arab demeure la seule à accueillir des étudiants. Des mosquées. Des caravansérails. Des mausolées. Des minarets dont le minaret Kalon qui est le seul bâtiment épargné par Gengis Khan. Ce minaret était aussi stratégique. Il servait de point d’observation autant le jour que la nuit. Tous les soirs, on allumait une bassine remplie d’huile. Ainsi les caravanes venant du désert pouvaient se repérer par ce point lumineux comme un phare dans la nuit. Des bazars à l’architecture très fonctionnelle. Avec leurs hautes entrées ogivales, les marchands avec leurs chameaux chargés de marchandises pouvaient circuler aisément et tout du long se trouvaient les nombreuses échoppes. Et puis cette dominante de couleur bleue avec laquelle se parent les sites religieux. C’est un véritable jeu de couleurs, du bleu cobalt au bleu turquoise, bleu ciel, azur, vert… C’est un dégradé de bleu offert à nos yeux tous éblouis. On reste émerveillés devant ces édifices qui ont traversé les siècles, ces minarets qui s’élèvent jusqu’à toucher le ciel. On se sent tout petit. Lieux chargés d’histoires et puis nous voilà, mai 2008, devant ces forteresses. Nous n’avons pas de marchandises mais seulement nos appareils photo pour prolonger le rêve, « capturer » cet instant. Il ne reste que les bazars, lieux de commerce où tout peut se négocier.



mercredi 7 mai 2008

Message pour Regine

On souhaiterait avoir ton adresse email. Si tu peux nous la faire passer par notre boite email. sylno@wanadoo.fr
A plus.
Un souffle d'air chaud pour tout le monde... Et plein de pensees...

lundi 5 mai 2008

Khiva, citadelle du désert.





Première ville. Première étape sur la route qui nous mène jusqu’à Samarcande. Route de la Soie. Khiva. La légende raconte qu’elle fut fondée par le fils de Noé, Sem. Il découvrit ici un puits et son peuple l’appela alors Kheivack. Puis ensuite devient le nom actuel.

Khiva. Détruite par la horde de Gengis Khan. Reconstruite. Puis Tamerlan s’en empare et elle devient une ville étape sur les routes commerçantes. Elle a été aussi un haut lieu d’un trafic d’esclaves capturés au Turkmenistan et dans les steppes khazakes. Aujourd’hui, nous découvrons une ville tranquille. La Vieille Ville nous offre son architecture faite de pisé, de briques, de faïences bleues. Mosquées, minarets, caravansérails, madrasas. Beaucoup de ces constructions sont devenues des musées ce qui la moins vivante. Tout autour, ses remparts sont imposants et protecteurs.
Flâner dans les ruelles. Hommes et femmes Ousbek se laissent prendre en photo. Larges sourires aux dents en « or ». Les échoppes, le bazar où l’on retrouve toute la ville venant faire ses achats divers : des épices, des fruits secs comme les abricots (que Bruno adore !), les raisins, les amandes, les pistaches, les cacahuètes, les pommes séchées, des légumes. Puis les étals de viande où les chachliks (brochettes de viande) sont en train de cuire et rien que de sentir l’odeur nous donne l’eau à la bouche. Les femmes qui vendent les lepyoshkas (pain rond) et des samsas (chaussons aux légumes ou à la viande). C’est un régal. On mange pour quelques soums (monnaie Ouzbek). Le plus gros billet est de 1000 soum soit 0,50 € !!! Jalil nous accueille dans sa Guest house. Nous restons ici deux jours. Quand nous repartons, il nous offre pain et pommes pour la route. Souvent, les hommes sont impressionnés par le Land Rover. Ils ne connaissent pas cette marque et demandent de quel pays elle provient !!! Puis nous nous retrouvons à parler de la route autour de la carte du voyage.
Dans la région de Khiva appelée région de Khorezm, plusieurs forteresses ont été recensées lors de fouilles archéologiques. On en dénombre plus de soixante. Toutes possédaient des remparts pour défendre leur territoire et se protéger aussi contre l’ennemi prêt à tout saccager et à tuer. Pour nous, c’est comme une chasse au trésor.

Aucune carte précise n’existe sur leurs situations géographiques. Il faut s’arrêter, se renseigner pour savoir si nous sommes sur la bonne route. On reste impressionnés par l’immensité de chacune. Ces cités fortifiées sont pratiquement toutes en ruines. Elles vont disparaître avec le temps. Ne restent que les musées témoins de cette vie d’avant…

jeudi 1 mai 2008

Traversee du desert d'Oust Ourt

« Joie d’avancer, d’avoir retrouvé la route, de laisser loin derrière soi ces fonctionnaires empoisonnants. Etre son maître […], sentir le vent lent sur la joue. » Ella Maillart

Depuis deux jours, nous roulons sur les routes et les pistes de l’Asie Centrale : Est du Kazakhstan et maintenant l’Ouszbekistan. Enfin nous touchons ces terres tant rêvées. Rencontrer ses peuples. Approcher leur mode de vie, leur quotidien. Frontières passées sans difficultés. Il faut seulement attendre son tour une fois les papiers remplis et cela peut être long ! Des voitures, des cars attendent comme nous leur passage. Puis fouille rapide du Land. Depuis deux jours, le même paysage qui se déroule : l’immensité, l’horizon à perte de vue. Nous retrouvons le désert, le soleil qui accable, la chaleur qui nous colle à la peau. Retrouver la poussière des pistes. Puis au soleil couchant, sentir le vent plus frais sur la peau, le repos et ce sentiment de bien-être. Nos compagnons de route sont les dromadaires et les chameaux. Quelques hommes à cheval qui gardent leur troupeau de moutons dans cette immensité. Autre décor à cet horizon sans fin, d’étranges châteaux qui se dessinent au loin et qui, en se rapprochant, deviennent finalement des usines avec leur cheminées. Ici, la vie, la ville se construit autour des ces monstres de fer.
Puis, soudain, un bruit étrange à l’arrière du Land. Impossible de freiner et de reculer. Allongé sous le Land, dans la poussière de la piste, Bruno a trouvé la panne. Un boulon de l’étrier de frein perdu et le second en train de tomber ! Repartir avec un seul boulon et tenter d’en trouver. Pas facile, car boulon anglais. La prochaine ville est à 200 km ! Mais sur la route, à 3 km, une maison isolée avec un vieux car russe stationné nous attend presque. Après avoir fouillé une vieille caisse pleine de boulons, le propriétaire nous sort deux super boulons qui sont identiques à celui perdu ! Boulon revissé et on repart.
Nord-Est de l’Ouzbekistan. Nous nous rapprochons de la Mer d’Aral. Moynaq, ville où se trouvait un des plus grands ports de pêche. Aujourd’hui, la mer se trouve à plus de 150 kilomètres. Seuls vestiges de cette vie d’avant, des bateaux çà et là continuent leur agonie sur fond de sable. Ici, le vent souffle chargé de sel et de sable, balaie les terres qui tentent de lutter. Elles finissent par « étouffer ». Est-ce inévitable ?Reprenons la route plus au Sud. L’homme irrigue, cultive. Cette végétation, cette verdure nous soulage. Ici, le soleil paraît plus supportable. Il fait de plus en plus chaud, 40 °c. Nous fondons sous cette chaleur torride. Boire beaucoup.
Direction la ville de Khiva, une des perles de l’Ouzbekistan, ville étape sur la route de la Soie…Caravansérails, mosquées…