samedi 30 août 2008

Le retour.

Vendredi 22 août. Nous pénétrons sur le sol français. Après une courte traversée par l’Allemagne. La première envie qui vient. Acheter du pain. Qui croustille et qui sent bon.
Samedi 23 août. Continuons notre avancée. Le temps s’écoule. Heure après heure, nous nous sentons de plus en plus inquiets. La gorge se noue. Le ventre aussi. Moments de panique à l’approche de l’heure dite. 17h 23, heure fatidique. Nous voilà. Approchons de la maison. Même le Land est muet. Plus de klaxon. Ils sont là. Famille, amis pour nous accueillir. Arrêt du moteur.

Frissons. Nous descendons. Comme une histoire qui se termine. Pourtant, on voudrait qu’elle continue, qu’elle nous emmène plus loin, qu’elle nous raconte d’autres moments. Voilà, nous nous

retrouvons. Chaud au coeur. Mais dans nos têtes, tout se bouscule. Les mots nous manquent. Difficiles de parler. Je sens les larmes qui coulent de mes yeux encore éblouis par le bleu du ciel de Mongolie. J’essaye de les retenir. Vos paroles me ramènent ici. Me raccrochent. Je suis avec vous. Corporellement. Comment vous dire ce que nous avons vécu ? Que le voyage c’est ce sentiment de se sentir vivre… Les mots ne suffisent pas… Je me tourne vers vous pour accueillir vos sourires, vos regards qui brillent. Il fait bon d’être avec vous.

jeudi 21 août 2008

Ukraine, puis la Pologne…

Traversons chaque pays. Pas trop envie de s’arrêter et de visiter. Etape à Zakopane. Beaucoup de touristes. Bivouac ce soir près de la rivière. Puis maintenant l’Autriche. De nombreux lacs. Faisons étape au bord d’un lac couleur bleue lagon. Se baigner. Prendre du temps au soleil. Puis direction l’Allemagne. Ensuite la France. Ici, tout semble pareil. Société de consommation. L’homme court après le temps, l’argent… L’Europe. Son uniformisation. Perdition des différences. Que va-t-il rester ?

Pas envie de faire de photos. Appareil rangé. Il s’est tu. Sauf les mots qui me poussent à écrire. Ecrire ce que je ressens… sur le chemin du retour…

dimanche 17 août 2008

A travers la Russie.







Onze jours. Huit mille kilomètres. Des régions différentes avec chacune leur particularité. Vaste pays. Longueur de la route. Qui n’en finit pas de dérouler son tapis d’asphalte. Plus de piste, plus de trous ou presque… Le Land a pris sa vitesse de croisière. Il semble apprécier. Quant à nous, à l’intérieur, notre regard se porte sur des paysages qui défilent jour après jour. Plus de steppes. Mais des immenses forêts. A perte de vue. La taïga. Avec sa multitude de moustiques. Qui sont énormes. Impressionnant ! Au bord des routes, des vendeurs de girolles, de myrtilles, de fraises. Ce soir, poêlée de champignons. Très bon mais lourd à digérer ! Notre estomac n’est plus habitué à manger cela.
Au fil de notre avancement, la forêt disparaît. Elle laisse place à d’immenses champs. Immenses cultures. De blé, de tournesol. Même les tracteurs sont gigantesques. En fait, ce sont des « bulldozers »…
Etape à Samara. Au bord de la Volga. Fleuve qui parcourt plus de trois mille sept cent kilomètres. Ville agréable. Balnéaire. Sauf qu’aujourd’hui, il pleut. Du vent. Personne sur la plage. Les parasols sont fermés…
Chaque soir, quête d’un bivouac. Moment de repos après des journées qui nous épuisent. Le lendemain, recharger le Land. Coup de clé. On démarre. Reprendre la route. Le retour s’annonce. Moment de panique ! Envie d’avancer, de rentrer. Et puis non, envie de poursuivre la route, le chemin vers un autre ailleurs. Vie de nomade. Cette errance qui nous va bien. Chaque jour, un nouveau jour… Comment faire ?...

vendredi 8 août 2008

Irkoutsk. L’ile d’Olkhon.





Irkoutsk, ville tranquille proche du lac Baïkal. La ville étale ses jolies maisons en bois. Appelées Isbas. Fenêtres colorées, bleues, vertes, jaunes… Région de taïga. D’immenses forêts de conifères. Epicéas et sapins essentiellement. A perte de vue. Sombres et impénétrables. Parfois, petite trouée qui vient révéler un village. Tout petit au milieu de cette étendue sans fin. Partons pour l’ile d’Olkhon. Mesure soixante douze kilomètres de long. Petit paradis. Terre des chamanes. Considéré comme l’un des cinq pôles mondiaux de l’énergie chamane. Comme la région de Touva qui se trouve au Sud. Proches des Mongols. Partagent leur héritage culturel. Région réputée pour les chants diphoniques, les Khöömi. Voici un site, http://www.tarbagan.com/
Atteignons l’embarcadère de l’ile après avoir traversé la taïga. Prendre un ferry. La traversée dure dix minutes environ. Quelques voitures sont déjà là. Il est 14 h. Des cars arrivent. Attente. Puis 15 h, 16 h, 17 h. Toujours rien. 18 h. 19 h, enfin nous montons sur le ferry. L’ile s’ouvre à nouveau. Belle et tranquille. Plein de petites criques. Des plages. Des petits villages en bois. La vie est tranquille ici. Quiétude. Il fait chaud. Le soleil nous réchauffe. L’ile prend plein de couleurs douces. Etape au plus grand village, Khoujir. Allons voir le port qui, autrefois, était en activité parune pêche abondante. Maintenant, plus rien. Des bateaux qui rouillent et entament leur lente agonie.
Deux jours à passer dans cet endroit plein de charme. Se reposer au bord de la plage. Ne rien faire. Se baigner. Impossible. L’eau est trop froide ! L’hiver, il fait – 30°C. Le lac gèle et l’on peut rouler en voiture, faire du patin à glace… Envie de revenir en hiver pour vivre cela…
Profiter du dernier jour ici. Etre en forme et plein d’énergie pour avaler les milliers de kilomètres de route qui nous attendent pour la traversée de la Russie…

lundi 4 août 2008

Et si on se retrouvait…

Vous,
famille, amis, voisins, personnes connues ou inconnues,
qui avez parcouru des centaines de lignes pour nous suivre
jusqu’au Ciel Bleu de Mongolie
retrouvons nous autour d’un apéro-grignotes à la maison
pour notre retour prévu
le samedi 23 août à 17h23, heure locale

Si chacun peut apporter un p’tit truc à boire ou à manger.
Pour nous, ce sera Vodka et quelques restes…

Retour à Ulaan Baatar.







Revenons à la capitale. Elle a retrouvé son calme après les agitations et les émeutes qui ont fait suite aux élections du Parlement. Voici un lien possible que Jérôme nous a fait passer : http://www.20minutes.fr/article/240346/Monde-violences-post-electorales-en-Mongolie-le-president-decrete-l-etat-d-urgence.php
Sommes allés voir le siège de l’ancien Parti Communiste. Marques de l’incendie. Bâtiments noirs…
Etape de repos après les pistes cassantes de l’ouest. L’été est arrivé. Jeunes filles et jeunes femmes sont vêtues de jupes, robes, shorts. Beaucoup de touristes sont arrivés. Des américains, des français essentiellement. Et puis toujours ces enfants des rues qui arpentent les artères principales en quête de quelques sous, d’une glace, d’une boisson… Sommes allés à la Fondation des Enfants de Christina Noble. Avons rencontré un responsable permanent. Pleins de projets intéressants pour tous ces enfants. Leurs avons remis des vêtements que nous avions emportés. Le reportage qui est passé sur nos écrans télé s’est fait avec eux. Pleins de photos sont accrochées au mur. Emouvantes… Aller voir le site de la Fondation : http://www.cncf.org/
Visiter quelques musées. Le musée d’histoire naturelle. Musée national d’histoire mongole. Aller au marché de Naarantul. Le plus grand marché de la ville. On trouve de tout. Même des antiquités. Notre visa se termine bientôt. Il va falloir quitter la Mongolie. Sentiment étrange.

Tout se mêle. Ambiguité. Envie de rester et à la fois envie de partir. J’ai des frissons. Envie de refaire le voyage pour mieux le vivre. Comme si on n’était pas vraiment prêt à tout saisir, ressentir, comprendre la première fois. Alors revenir un jour prochain. Une autre fois. Peut-être…
Aujourd’hui, c’est le départ. Passage de la frontière avec la Russie en direction du lac Baïkal. Nous remontons au nord. Plus de piste mais du goudron. Et toujours les yourtes, les troupeaux, les hommes à cheval. Grand ciel Bleu. Comme un cadeau ! Il fait déjà très chaud. Température de 37°C. Nous nous rapprochons de la frontière, moins de troupeaux, de yourtes. Le paysage

commence à changer. De moins en moins de steppes. Encore quelques yourtes, quelques chevaux. Puis, plus rien… Etrange sensation. Le poste frontière est là. Remplir les documents. Coup de tampon. La Russie nous accueille. Forêts. Eglises. Maisons de bois. Tout paraît petit, cloisonné. Barrières aux maisons. Plus cet espace de vie immense où le regard peut se perdre… Il se fait tard. Bivouac dans la forêt. Orage. Il commence à pleuvoir. Invasion de moustiques. Désagréable. Ce matin, il pleut à nouveau. Ciel bas. Gris dehors, gris dans mon cœur aussi. Ils me manquent déjà. Les troupeaux, les yourtes, les chevaux, leurs galops, leurs hennissements. Et puis les femmes et les hommes. Et les enfants aux joues toutes rondes. Et le vent des steppes…