mercredi 30 juillet 2008

La vallée de l’Orkhon à cheval.


Utiliser un autre mode de transport. Ici, seule la moto tente de remplacer ce mode de locomotion. Des hommes à moto ramènent leur troupeau !
Trois chevaux. Un cheval de bât. Et notre jeune guide, Peels. Ne parle pas un mot d’anglais. Partir six jours. S’immerger dans le quotidien des familles. Etre au plus près d’eux. Dormir sous la yourte. Premier jour. Départ sous un orage et une pluie diluvienne. Obligés de s’arrêter et d’attendre que la pluie cesse. Nous sommes trempés. Froid. Nous continuons en espérant revoir le soleil. Il est là. Nous sèche, nous réchauffe. Continuons notre progression dans les montagnes. Il est plus de sept heures. Nous arrivons au campement de la première famille. Accueillis. Prenons place sur les tabourets, toujours à gauche en entrant. Un bol de thé au lait salé. Du fromage séché, l’aaruul. Du lait de jument fermenté, l’aïrak. Goutons même à l’alcool mongol, alcool de lait de vache qui est blanc et doux. Retrouver cet univers chaud, feutré. Peu de lumière. Le poêle ronfle. Le feu crépite et nous éclaire un peu. On est bien. Préparation du repas. La femme s’affère. Elle est au centre de la vie. La cuisine. La traite des animaux. La cuisson du lait. L’entretien de la yourte. La couture. L’alimentation est le lait et ses dérivés ainsi que le mouton. Odeur aigrelette du lait qui flotte dans l’air. Repas de ce soir. Pâtes fraiches avec du mouton à l’odeur forte, le tout dans un bol plein de jus. Le mouton est conservé séché dans un sac. Dès qu’ils en ont besoin, il le sorte et à l’aide d’un marteau, ils broient les fibres sur un support métallique pour obtenir des petits morceaux. Nuit sous la yourte.
Ce matin, il pleut. Ciel gris. Décidons de rester ici en attendant une accalmie. Petit déjeuner au mouton. La femme va traire les juments, les vaches. Puis moment de couture. Confection d’un deel pour la fête du Nadaam. Elle sort sa machine à coudre. Elle fonctionne avec une manivelle. Clic, clic, le bruit de la machine alors que le tissu glisse doucement sous l’aiguille. Vivre le quotidien. Rythmé par les nombreuses tâches en fonction des troupeaux des quatre museaux : cheval, mouton, chèvre, yack. Du matin au soir. A chaque jour, des paysages superbes. Des vallées verdoyantes. Des cols avec leurs ovöos. Des familles chaleureuses et accueillantes. De plus en plus fatigués et de plus en plus mal aux fesses. Etapes entre six et huit heures de cheval ! Mais un tel plaisir à galoper parmi cette immensité. Se sentir libre de tout…
A chaque jour, une nouvelle famille. Les parents, les enfants. Confection du repas. Hier, pâtes au mouton. Ce soir, plat traditionnel composé de pâtes cuites à la vapeur accompagnées de mouton, de pommes de terre. Au petit-déjeuner, du riz au lait sucré.
Nous échappons parfois à l’orage arrivant à temps à la yourte ou bien passant dans une autre vallée. Trot saccadé des chevaux qui nous donnent de plus en plus mal aux fesses. Tenir bon. Nous croisons des familles qui changent de vallée et partent s’installer ailleurs avec charrettes chargées des yourtes et de tout le mobilier et les yaks qui les tirent.
Le soir venu, après le repas. Allumer les bougies, l’encens qui brûle. L’autel, au fond à gauche. Photos de famille. Photo du Dalaï Lama. Une statue du Bouddha. Bol où sont déposées les offrandes. Odeur agréable. Lumière feutrée. Plein de fatigue, nous nous endormons tout doucement…

Aucun commentaire: