lundi 2 juin 2008

Le lac Issyk-Kul et la vallée de Jeti-Oghüz.



La route longe le lac Issyl-Kul, « lac chaud » avec son eau turquoise. Il ne gèle jamais malgré l’altitude à laquelle il se trouve, 1 600 mètres. L’été, sa température est de 20°C. Pour l’instant, c’est encore un peu frais pour se baigner ! Il règne ici un côté balnéaire. Des plages, des parasols… Nous nous arrêtons à Karakol, ville la plus importante autour du lac et passons une nuit dans une gesthouse. Un bruit suspect à l’avant du Land amène Bruno à enfiler la tenue du mécanicien et à démonter la roue. Diagnostic : ressort de suspension avant cassé !! Il faut réparer. Mais Karakol est une petite ville et pas trace de Land dans les parages ! Sous une pluie battante, le ressort à la main, Bruno part à la recherche de la pièce rare. Il revient bredouille ! On verra demain matin. Nous retrouvons nos compagnons de route de Bakou, Marie-Pierre et Dominique. Ils arrivent de plusieurs jours de randonnée. Nous passons la soirée ensemble à se raconter chacun notre route depuis la dernière fois.

Cette région est propice au trek dans les Tian Shan. C’est un vrai paradis. Aussi, se pratique la randonnée équestre. Tout un programme d’écotourisme existe aussi permettant d’accueillir des personnes et d’offrir différents services comme un hébergement en yourte, des guides locaux, de l’artisanat. Tout cela nous donne envie de revenir peut-être un jour et de pouvoir passer plus de temps pour des treks mais plutôt à partir de juillet car maintenant il y a encore beaucoup de neige et des cols sont encore fermés.

Le lendemain, nous nous levons tôt pour tenter de trouver une solution pour le ressort. Finalement, la solution du mécanicien est de souder un tube de fer à la hauteur de la partie cassée. On verra bien si cela tient ! Remontage. Puis, nous partons dans la vallée de Jeti-Oghüz. Cette vallée est très vivante car de nombreuses familles s’installent durant les Jailoo. Nous avons envie d’approcher leur mode de vie, d’être au plus près d’eux. Après plusieurs kilomètres de piste, nous trouvons une yourte, une famille. Nous allons passer la nuit ici. Le soleil est là, brûlant. Au loin, les montagnes encore enneigées culminent à plus de 4 000 mètres. Les monts Célestes. Le vert des prairies. Au loin, des points blancs que forment des yourtes. Deux femmes nous accueillent, Tursenaï et Jumakan. Nous nous installons sous la yourte. Le samovar chauffe. Yogourt frais et thé nous sont apportés. Nous savourons tout cela assis face à l’ouverture où dehors les enfants jouent, les chevaux broutent. Au dessus de nous, le tyndyk, cercle de bois du sommet de la yourte, laisse entrevoir le bleu du ciel… Puis ensuite, petit tour de cheval pour aller admirer la vallée. Cela donne envie de faire du cheval. Vivement la Mongolie car nous avons prévu de laisser le Land et de partir à cheval sur plusieurs jours… Le soleil se couche. Les troupeaux redescendent de la vallée pour se rapprocher des campements. Le feu brûle. Préparation du repas. Ce soir au menu, plov. Un délice ! C’est un vrai bonheur d’être ici, d’être auprès d’eux. Nous échangeons avec Alam, le père qui vit ici avec ses deux enfants, Marsat le plus grand et Bayel le plus petit. Il y a aussi son frère, Nurlan venu avec deux de ses fils Arsamat et Azamat. Discussion grâce au dictionnaire français-russe. Veulent apprendre des mots en français et nous font la traduction en Kirghize. Quant à la prononciation, c’est une partie de rigolade… Il se fait tard. Nous nous couchons la tête remplie de ces moments et les yeux plein de sommeil.

Le lendemain, assistons à la préparation du yogourt. Jumakan installe l’appareil qui va permettre de séparer le petit lait de la crème. Tout en versant le lait, elle tourne la manivelle. Par un bec verseur, d’un côté coule le petit lait. De l’autre, sort la crème bien jaune. Tout le quotidien est rythmé autour du lait. Traite le matin, traite le soir. Fabrication du yogourt et de la crème chaque jour. Que de gestes ancestraux sont perpétués ainsi. Tout simplement. Nous sommes là assis à côté de cette femme et les enfants la regardent. Transmission de savoir…

Le lendemain, nous nous levons tôt pour nous rendre au marché aux animaux de Karakol, marché très important et beau à voir. Nous disons au revoir à la famille. Nous les quittons avec la larme à l’œil. On se sentait si bien ici. Pas envie vraiment de les quitter. Envie de prolonger ces moments si forts. Mais la route nous attend et surtout le ciel Bleu de Mongolie…


4 commentaires:

Taxifly a dit…

Vous etes dans un endroit bien doux il me semble....
L'ambiance me parait au plus serein !!!!!!
Bonne route
Emmanuel

Unknown a dit…

Que de couleurs, de senteurs, d'immencités, toutes ces photos et ces mots, celle au coin du feu, tous les deux...Vous me faites rever, ici il pleut sans discontinuer.
Je vous embrasse,
Evelyne

VoisinDeBaya a dit…

Les nouvelles étant bonnes, on pense que tout va. La suspension tient le coup? La pluie ici vient enfin de cesser. A bientôt.

Régine JOSEPHINE a dit…

Quel joli bouille a cet enfant ! Une vie tout en nature. C'est beau toutes ces rencontres si simples et vraies.