mercredi 14 mai 2008

Samarkand, cité impériale.







Entre Boukhara et Samarkand, une petite ville Nurata au pied des montagnes. Nous bivouaquons parmi les troupeaux de vaches et de moutons. Les bergers sont à cheval. Steppe immense. Un avant-goût de la Mongolie. Le soleil couchant illumine la plaine de couleurs douces et chaudes. Couleurs du soir. Sentiment de quiétude, d’une communion avec la nature.
La route traverse des villages animés. Les enfants, vêtus de leur costume, se rendent à l’école. Les hommes et les femmes partent aux champs. C’est le temps de la culture. D’autres ont déjà ouvert leurs échoppes le long de la route. On trouve de tout à tout moment.
Nous approchons de Samarkand. Arrivons par la ville nouvelle. Trouvons un hébergement dans une jolie Guesthouse. Halte de quelques jours.
Problème de GPS. La prise pour rentrer les données est cassée. Il faut trouver un moyen pour le réparer car nous en aurons surtout besoin en Mongolie. Bruno démonte « l’engin ». Trouver la pièce cassée pour la remplacer. Course dans la ville pour trouver un magasin. En fait, Bruno trouve la pièce chez un réparateur de portables. « Engin » remonté. Moment de frisson…Super, ça marche !!

Samarkand ne ressemble à aucune autre. Ici, les imposants monuments sont disséminés dans toute la ville. Le Gour Emir. Le Registan qui comporte trois madrasas autour d’une place, la madrasa Oulough Begh, la madrasa Chir Dor et la madrasa Tilla Kan, ensemble considéré comme le plus beau de l’Asie Centrale. La mosquée Bibi Khanum. L’ensemble Khodja Abd-i-Daroum. L’observatoire d’Oulough Begh, enfin ce qu’il en reste.
Etre là tout simplement. Contemplatifs, admiratifs. Eclats dans le ciel bleu de ces dômes bleus. Que dire d’autre. Les mots me manquent. S’imaginer la vie d’avant, le brouhaha des caravanes, les chevaux, les chameaux qui blatèrent. Les marchandises de toute part : épices, soie, or, argent, encens… Samarkand a cons
ervé cette authenticité. Les monuments sont à peine restaurés les rendant plus vrais comme si le temps ne s’était pas écoulé. On pourrait presque voir s’approcher, toucher cette vie d’avant. Relire Samarcande d’Amin Maalouf. Lire les récits des grands voyageurs comme Marco Polo, Ibn Battuta.
Samarkand, cité légendaire sur la Route de la Soie. Elle est le carrefour des axes nord-sud et est-ouest. Rencontre de peuples différents. Fondée sur la colline d’Afrosiab. Elle devient une ville musulmane au septième siècle. Les temples sont alors transformés en mosquée. Les échanges commerciaux reprennent.
Elle aussi va subir la violence des troupes de Gengis Khan en 1220. Pillée et ravagée. Il n’en fait rien d’autre. Elle devient la capitale d’un immense empire dès lors que Tamerlan s’en empare en 1360. Il fait venir les plus prestigieux architectes et fait construire de magnifiques monuments. Elle devient aussi un haut lieu où les savants viennent se réunir. Autre personnage célèbre, Oulough Begh, petit-fils de Tamerlan. Il fait construire une madrasa, la madrasa Oulough Begh vers 141O. Elle devient la plus grande université d’Asie Centrale. Ici était enseigné le Coran mais aussi l’astronomie, les mathématiques, la philosophie et la littérature. C’est grâce à cet homme lui-même mathématicien, poète, astronome et homme politique, que cette ouverture vers des connaissances autres que religieuses put se faire. Il fut assassiné en 1449 par son propre fils.

Dernier jour à Samarkand. La nuit tombe sur le Registan. L’obscurité se fait peu à peu recouvrant de son manteau noir le palais.
Aller au marché et faire ses courses est un vrai régal. Nous nous empiffrons de fraises et de cerises. Le bazar est un fourmillement d’hommes et de femmes. On vient acheter ses légumes, ses fruits, son pain, sa viande, ses œufs, son fromage blanc (ils en mangent énormément). Le bazar est le cœur de la ville, le cœur de la vie. Les jeunes femmes se font belles. Les hommes les regardent. Jeu de séduction.

4 commentaires:

Jérôme BOUFFERET a dit…

Connaissez vous le MacGyver des steppes ?

Régine JOSEPHINE a dit…

Oh Samarcande ! Enfin ! Je m'y vois avec vous, à défaut d'y être vraiment. Quel rêve... Pour le partager un peu plus, oui, je vais relire Samarcande, d'Amin Maalouf, tout en vous imaginant dans ses rues...
Bises

Dame Flo a dit…

Je dis comme Régine ... Oh Samarcande! Enfin!
Cette nuit, promis, je vous rejoins en rêve. Des bises soyeuses.
Flo et ses hommes

Unknown a dit…

Samarcande ... ça me rappelle nos conversations au sujet de ces noms qui font rêver. Il semble que la ville porte bien son nom.
Ibn Batouta ... un des personnages qui apparait dans "Florine" ...
Bons vents vers l'est ...